Retour d’expatriation : Nouvelles perspectives pour un vieux serpent de mer
Certains sujets semblent tourner en rond. La question du retour d’expatriation en constitue un bon exemple. Régulièrement évoqué, ce thème a suscité peu d’avancées ces dernières années. Les constats se répètent, relevant les mêmes problèmes, évoquant les mêmes solutions, et rien ne se passe ou si peu. Pourtant, avec l’afflux récent de retours provoqués par la crise sanitaire, et dans le cadre de la réinvention en cours de la mobilité internationale, un intérêt accru se manifeste pour ce sujet, et de nouvelles perspectives semblent bien apparaître.
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Compte-rendu du workshop avec les clients d'Expat Communication
Cet atelier a eu lieu le 11 mars 2021 avec la participation d’une vingtaine de responsables de la mobilité internationale. Nous remercions encore pour leurs interventions précieuses :
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Des données qui convergent pour souligner combien le retour constitue une étape critique
Après un rapide tour de table, nous avons passé en revue les résultats du baromètre de l’expatriation qui confirment combien que le retour constitue la phase la plus difficile de la mobilité internationale selon les expatriés.
49% d’entre eux ne se sentent plus chez eux dans leur pays d’origine. Les difficultés concernent aussi bien les domaines administratifs, sociaux, personnels et professionnels.
Sentiment de solitude, manque de reconnaissance, séparations conjugales, taux de dépression, beaucoup d’indicateurs passent dans le rouge à ce stade.
L’interculturaliste Michel Sauquet a évoqué la frustration liée à l’incommunicabilité de l’expérience d’expatriation. Sans retour d’expérience structuré, cela empêche de capitaliser sur les expériences des collaborateurs.
Sur le plan professionnel, les collaborateurs expriment leur frustration du fait que leur expatriation n’est pas valorisée (40%). Les conjoints de leur côté sont confrontés à l’enjeu de relancer une carrière devenue atypique. Enfin, l’intégration scolaire des enfants au retour constitue une étape critique pour beaucoup.
Sollicités pour compléter cette vision, les participants à l’atelier ont confirmé pour la plupart cette perception. Dans sa présentation générale des enjeux, Virginie Tillet a souligné avoir mesuré qu’entre 25 et 30% des collaborateurs expatriés quittaient l’entreprise dans les deux ans qui suivaient leur retour. Et selon beaucoup de participants, ces chiffres risquent de s’aggraver du fait de la récession économique actuelle.
Une autre entreprise fait une enquête annuelle pour mesurer la satisfaction des expatriés et leur état d’esprit . ils posent notamment la question « envisages tu ton retour sereinement » 80% répondent par la négative… Un constat consensuel, préocupant, et, pourtant, expatriés et responsables MI convergent pour estimer que aucun accompagnement n’est mis en place pour accompagner le retour. C’est donc sur ce point majeur que nous avons porté notre réflexion.
Si le retour constitue la phase la plus critique de l’expatriation, pourquoi mettre en place si peu d’accompagnement ? Et surtout, comment remédier à cet état de fait.
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Pourquoi des accompagnements si limités
Nous reverrons dans la suite de cette synthèse que selon les entreprises, des dispositifs efficaces existent.
Néanmoins l’essentiel est bien de comprendre pourquoi ils demeurent si peu mis en oeuvre.
Sondés sur ce sujet, les 20 responsables MI présents y voient avant tout un problème de process. Sans organisation au départ, il est très difficile de prévoir un financement au moment où aucune des entités en jeu (cédant, repreneur, MI, talent) ne se sent responsable.
Apparaissent ensuite quasi à égalité un enjeu de coût et un enjeu de mesure. Pas de data, pas de problème. Pas de problème, pas de solution.
Partant de ce constat, on peut donc conclure que présenter une solution prévue depuis le départ, avec un coût restreint et une solide mesure des KPIs permettrait de résoudre efficacement les difficultés du retour.
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Les dispositifs efficaces pour accompagner le retour
Parmi tous les dispositifs évoqués, celui présenté par Virginie Tillet, responsable mobilité internationale de Vallourec a fait l’unanimité. Il s’agit de réunions bi-mensuelles entre les équipes talents et mobilité pour optimiser les retours à venir en fonction des disponibilités et des situations locales.
Une pratique efficace car associant les équipes mobilité et les talents, et permettant d’évoquer les situations très en amont, et avec souplesse. Or anticipation et flexibilité semblent bien être les clés du succès.
Par ailleurs, trois dispositifs se détachent :
- La responsabilisation en amont de l’expatrié, via notamment des coachings de préparation au retour
- L’aide au retour à l’emploi pour le conjoint
- La relocation retour.
Dans son intervention, Cecilia Kavanagh, avec ses trois casquettes de MI, d’expatriée et de coachs, a développé les différents process d’un coaching retour. Elle a évoqué notamment les dispositifs permettant de travailler le positionnement de l’expatrié grâce à la relecture de son expatriation et à un travail de networking au siège. Elle a insisté aussi sur l’importance du travail sur la perception de l’expatriation ; en effet, l’expatrié est rarement conscient du décalage qui existe entre sa vision de son expatriation et celle qu’en ont les personnes restées au siège. Or le collaborateur est en grande partie responsable de cette perception, tout comme ces séances l’aident à piloter son employabilité au retour.
Son combo gagnant du retour = Anticipation + Préparation + Collaboration
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L'offre d'Expat Communication sur le retour
Pour répondre à ces enjeux, Expat Communication a développé une gamme de service pour le retour :
- Des coachings pour préparer le retour du collaborateur
- Des programmes de retour à l’emploi individuels ou collectifs pour les conjoints
- Une vidéo passionnante avec Pierre-Marie Cusset d’Adéo à destination des expatriés
- En mai, une grande enquête terrain via le baromètre de l’expatriation pour collecter des chiffres précis sur les enjeux du retour. Ces chiffres doivent servir de KPIs pour les autres programmes.
- Des programmes d’outplacement lorsque la réintégration s’avère impossible.
- Approfondir la connaissance des enjeux du retour peut être un besoin aussi pour les responsables mobilité internationale. Notre stage de deux jours « transformer la relation avec les expatriés » permet de répondre à ce besoin. Nous pouvons aussi organiser des ateliers sur-mesure.
Expat Communication
Expert de l’interculturel et de l’accompagnement
des talents internationaux depuis 2001.